BIMBY : Terres et eau en débat

Bimby - Logements - Scot

À Kervignac, commune Morbihannaise de 6 000 habitants, 60 logements en BIMBY ont été programmés dans le PLU, sur les 291 constructions de logements neufs que prévoit la commune.

Voici donc une commune qui chiffre ses objectifs de construction en BIMBY…

Le dernier conseil s’est réuni lundi. Emmanuel Gicquel, président du SIAEP Hennebont-Port-Louis, en a présenté le rapport : 8.600 abonnés, dont 1.883 à Merlevenez ; 336 km de réseau, dont 47 à Merlevenez ; 798.000 m³ consommés (102.000 à Merlevenez), soit une baisse de 1,5 %, imputable sans doute aux campagnes d’économies d’eau. La facture moyenne d’une famille s’élève à 2,53 € le m³ en 2013, 2,55 € en 2014, dont 28 % vont au syndic, 54 % à la Saur, 6 % TVA, 12 % redevance. Les maires de la CCBBO ayant validé le transfert de la distribution d’eau à Eau du Morbihan et la dissolution du SIAEP au 1er janvier, Philippe Serrec et Claude Le Goff siègeront pour Merlevenez au collège « Blavet océan » d’Eau du Morbihan, et Emmanuel Gicquel quittera son poste de délégué de Merlevenez. Projet de station d’épuration. Le projet de nouvelle station d’épuration est remis en cause, car celle de Sainte-Hélène doit également être revue. Par ailleurs, la mutualisation de station sur plusieurs communes est fortement encouragée. Urbanisme. Le Plu (Plan local d’urbanisme) est passé au crible de la loi Alur. La commune anticipe un taux de croissance de 2,1 % (294 logements en plus en dix ans). Le conseil ne propose pas de Stecal (hameau non linéaire, dense, avec des commerces de proximité et des éléments fédérateurs qui deviendraient constructibles sur ses dents creuses), les hameaux ne correspondant pas aux critères mais Kervenant passerait en zone U (dix logements possibles). 60 logements sont également envisagés à Kerguelenn, 90 à Manelzan, soit un total de 291 logements, dont les 70 logements dans les dents creuses du bourg, les 34 constructions éparpillées dans la commune, classées bâtiments étoilés (possibilité d’être rénovés en habitation), et les 60 logements dans les terrains résidentiels via l’approche Bimby (Buy in my Backyard). Le prix au mètre carré des terrains du lotissement La Fontaine Maria a été fixé à 140 €. 9.444 m² sont vendus en 30 lots. Il est possible de réserver des lots à la mairie. Divers. Suite à la réunion de concertation avec les riverains et malgré l’avis de M. Formal, responsable départemental des routes, un stop sera installé sur la traverse du village de Kerplévert. Par ailleurs, un arrêté municipal permettra de passer la zone en agglomération et d’installer des chicanes aux trois endroits identifiés par les riverains, si le stop ne suffit pas.

La lutte contre l’étalement urbain remise en cause

Selon une étude du SNAL et de l’UMF, l’expansion urbaine est une des solutions à envisager pour résoudre la crise du logement.

Selon une étude du SNAL et de l’UMF, l’expansion urbaine est une des solutions à envisager pour résoudre la crise du logement. BAZIZ CHIBANE SIPA

A l’heure où le foncier est rare et cher, le Syndicat national des aménageurs lotisseurs (Snal) et l’Union des maisons françaises (UMF) récusent la notion de « lutte contre l’étalement urbain » mise en avant dans les politiques d’urbanisme, jugeant qu’elle conduit à produire des logements à un coût de plus en plus élevé. De 2000 à 2006, la population a crû en France métropolitaine de 4,4 % au regard d’une progression de 1,7 % des surfaces urbanisées, ce qui signifie que l’étalement urbain, tel que défini par l’Agence européenne de l’environnement, a régressé, font valoir le Snal et l’UMF, en dévoilant une étude confiée au consultant urbain Olivier Piron. Par ailleurs, l’expansion urbaine « a permis de loger depuis 50 ans une population accrue dans de meilleures conditions de confort », poursuivent ces organisations, jugeant qu’elle n’est « pas un problème, mais une solution ».

Selon une analyse européenne menée en 2003 sur 94 agglomérations, citée par l’étude, le seuil de densité de 4.000 habitants/km², qui correspond à 100 logements/hectare, est celui vers lequel tendent les communes qui se densifient en régions et les villes nouvelles. Car les habitants « ont des exigences croissantes en matière de confort au sens large, logement et modes de vie (espaces verts, écoles…) ». Or, dans les villes denses, « le terrain nu est bien sûr assez rare, et donc cher », et le coût technique de la construction est sensiblement plus élevé – celui des parkings souterrains, peut même annihiler « la possibilité d’amortir des dépenses de construction sur plus de mètres carrés à commercialiser ».

« Dans ces conditions, vouloir répondre à la demande de logement par une densification des secteurs déjà denses – le cas de la majorité des grandes villes françaises -, ne peut conduire qu’à une impasse, comme on le voit depuis 20 ans en Ile-de-France, avec un rythme de construction bien inférieur à celui du reste du pays », estime l’étude commandée par le Snal et l’UMF. La production actuelle de logements neufs est évaluée entre 30.000 et 35.000 logements par an selon les années, alors que les objectifs du Grand Paris misent sur 70.000 logements neufs par an. La volonté de recourir prioritairement à la densification « conduit logiquement à un accroissement du mal-logement, et bien sûr d’abord pour les plus pauvres ».

Les initiatives citoyennes au cœur de l’aménagement des villes.

Les initiatives citoyennes au cœur de l’aménagement des villes. Interview de Christophe Sonnendrücker

Christophe Sonnendrücker, le président de l’association des professionnels de l’urbanisme de Midi-Pyrénées.
Plus de 500 participants ont répondu présents à la 4ème édition des rencontres interrégionales des échanges urbains à Toulouse. Réhabilitations urbaines, initiatives citoyennes, densification modérée… Une quarantaine de projets ont été présentés de Bordeaux, à Montpellier en passant par Toulouse. Interview de Christophe Sonnendrücker, le président de l’association des professionnels de l’urbanisme de Midi-Pyrénées.

Vous organisez la 4ème édition interrégionale des échanges urbains, qu’attendez-vous d’une telle journée ?
Nous ne sommes pas dans la recherche de palmarès. Le but c’est de fédérer la profession et d’échanger entre professionnels, pour faire le point sur les projets du grand sud. Puis dans un contexte compliqué pour les urbanistes, c’est aussi l’occasion de nous rendre visibles. C’est d’ailleurs le rôle de l’association des professionnels de l’urbanisme de Midi-Pyrénées (APUMP), de faire en sorte que les élus aient le réflexe d’associer les urbanistes à chaque projet d’aménagement du territoire. En effet en période de crise, la tentation est grande de réduire les crédits qui sont alloués aux urbanistes pour leur mission de conseil…

Vous avez choisi cette année le thème de l’initiative citoyenne, pourquoi ?
En effet, le comité de sélection a retenu cette année 40 projets. Tous ne sont pas sur ce thème, mais c’est un moyen de rappeler qu’il est impératif d’intégrer les habitants aux réflexions d’aménagement urbain, alors que l’on a plus facilement tendance à rester dans des relations maitres d’ouvrages-maitres d’œuvres.

Existe-t-il des projets qui émergent dans ce sens en Midi-Pyrénées ?
Nous présenterons aujourd’hui le projet d’habitat partagé qui est sur le point d’aboutir à la cartoucherie mais ce n’est pas le seul. Au sein de l’APUMP nous essayons aussi de faire émerger la démarche du BIMBY (Build in my backyard) : c’est un moyen de favoriser une densification douce qui s’adapte aux zones pavillonnaires en autorisant la construction de maisons supplémentaires sur des parcelles de lotissement déjà construites. L’APUMP essaye d’être le chef de file de cette démarche dans la région et nous organisons notamment des rencontres avec des habitants de certains quartiers, ou communes et des élus. L’enjeu étant aussi d’intégrer cette démarche dans un PLU.
Enfin, dans un autre genre, les projets d’aménagement du futur quartier Innometro à Labège et la réhabilitation de la Reynerie au Mirail ont aussi été présentés à l’occasion de cette journée.

Propos recueillis par Béatrice Girard.
© photo Nico Froment – cartblanch.org

Densité urbaine peut aussi être belle et bénéfique

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Fini les grandes tours et ces « barres » de plusieurs étages au sein des villes. La densité et les formes urbaines se sont réinventées pour offrir un cadre de vie plus approprié, tout en proposant une alternative à l’étalement urbain. L’exposition « Dense, dense, dense » vous en dit plus à la Maison de l’architecture à Besançon. A voir jusqu’au 15 janvier 2015 ! Lire la suite