BIMBY, un dispositif qui s’inscrit dans le PLU

 

ANNEMASSE – La ville d’Annemasse a lancé officiellement son dispositif «Built In My Back Yard», qui consiste à étudier les possibilités d’évolutions des parcelles des propriétaires en vue de densifier l’habitat. Un dispositif qui se doit d’être en cohérence avec le Plan local d’urbanisme de la commune…Projet urbain expérimental dévoilé au niveau départemental en novembre dernier, BIMBY (pour «Built In My Back Yard» ou Construire dans mon jardin) a connu une application plus concrète et en tout cas davantage locale, en juin dernier, lorsque la commune d’Annemasse a officiellement initié son propre dispositif BIMBY, en conviant les propriétaires et copropriétaires de la ville à rencontrer un architecte urbaniste afin de bénéficier de conseils individuels et personnalisés concernant leur projet.

 

A l’aide d’une maquette informatique en trois dimensions, les participants ont ainsi pu visualiser les possibilités d’évolution de leur parcelle tout autant que son adéquation avec leurs souhaits. Ainsi, tout en répondant aux besoins des propriétaires, ces travaux devaient également permettre à la commune de mieux connaître les projets de ses administrés, dans le but de les transcrire dans un règlement d’urbanisme plus adapté.

 

Car, depuis septembre 2013, la ville d’Annemasse s’est engagée  dans la révision générale de son Plan local d’urbanisme (PLU). Et c’est pour préparer au mieux l’écriture de ce document que cette opération de diagnostic des projets des habitants propriétaires était organisée.

 

Vous souhaitez connaître la valorisation foncière de votre propriété?

 

A travers BIMBY, les collectivités (et, à travers elles, le Département) entendent valoriser des secteurs déjà bâtis, sur l’initiative des propriétaires, et selon des principes définis par la Ville, afin d’offrir diverses possibilités:

 

  • Proximité des services;
  • Lieux déjà équipés et desservis;
  • Contribution, moyennant réflexion et encadrement réglementaire, à la création de nouveaux logements.

 

Destinés aux propriétaires et copropriétaires bénéficiant de terrains inoccupés, BIMBY présente de nombreux avantages (construire dans son jardin peut en effet aider un proche à se loger dans la région…). Mais, plus globalement, «Built In My Back Yard» s’avère être:

 

  • Une opportunité pour financer les investissements nécessaires afin d’éviter la dégradation de la copropriété en optimisant le foncier;
  • La possibilité de reconfigurer les espaces extérieurs afin de libérer des terrains à bâtir et financer ainsi les charges de la copropriété pour les années à venir;
  • Construire des logements au-dessus de parkings pour financer par exemple des travaux d’isolation d’une copropriété;
  • Ou encore, réorganiser les stationnements pour créer des jardins.

 

 

Built In My Back Yard

Si, localement, le dispositif «Built In My Back Yard» (BIMBY) entre dans le cadre de la révision général du PLU Annemasse (lire ci-contre), au niveau du territoire haut-savoyard le Conseil général et le CAUE (Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement de Haute-Savoie) l’envisagent de manière plus globale. Présenté sous le nom de «Mix’Cité», le projet vise à explorer l’opportunité d’optimiser la densité des tissus pavillonnaires existants en œuvrant à leur régénération urbaine et sociale.

Ainsi, un appel à projet a été proposé aux professionnels et aux étudiants des disciplines de l’aménagement du territoire. En s’appuyant sur deux sites d’expérimentations réels, situés à Vétraz-Monthoux et à Sciez, ces derniers ont tout d’abord été chargés d’évaluer les conditions de réussite des principes issus du programme de recherche BIMBY en sollicitant la participation conjointe des collectivités et des habitants. Avec plus de 30 projets, allant de la division de parcelle pour densifier l’urbanisation à l’adaptation de logements aux normes actuelles, dans le respect du contexte géographique local, tout a été pris en compte pour moderniser les lotissements situés en périphéries des vieux bourgs, tels qu’ils ont été conçus dans les années 70, qui ne correspondent plus à notre époque.

 

 

Bimby – Les Français préfèrent vieillir chez eux

En 2012, OpinionWay réalisait un sondage qui révélait que 9 Français sur 10 préféraient vieillir chez eux plutôt que de rejoindre un établissement spécialisé, dans l’hypothèse où leur santé se dégraderait.

Justifié par l’attachement des personnes à leur lieu de vie, cette option est également la plus rationnelle. Le placement en maison de retraite est coûteux : il suppose donc la vente de la maison familiale pour être pouvoir payer les loyers élevés.

Et si les personnes âgées pouvaient préserver leur patrimoine, en finançant des travaux d’adaptation de leur logement par la vente d’un morceau de leur jardin à un autre ménage qui y ferait bâtir sa maison ? Ou s’ils se faisaient construire une petite de maison de plain-pied adaptée à leurs besoins dans leur jardin, tandis qu’ils vendraient la première maison à une famille qui cherche à s’installer sur leur commune ? Le BIMBY peut-être une solution à l’inadaptation de l’habitat au mode de vie des personnes âgées…

Selon un sondage OpinionWay réalisé en 2012, 90% des Français préfèrent adapter leur logement plutôt que d’intégrer une maison de retraite.

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Le maintien à domicile peut se révéler une manne d’économies pour les dépenses publiques

Les dispositifs de maintien à domicile ont donc à rôle à jouer dans le bien-être des personnes âgées au quotidien. Si les Français préfèrent vieillir chez eux, c’est avant tout pour des raisons budgétaires : adapter son logement revient a minima à 4 280 euros, alors que le coût moyen mensuel d’une maison de retraite est de 2 200 euros. Et nous ne parlons même pas des raisons émotionnelles !

Muriel Boulmier, présidente du groupe de travail Évolutions démographiques et vieillissement, du Comité européen de coordination de l’habitat social, préconise notamment un réaménagement des aides publiques et du dispositif fiscal, à dépense budgétaire constante : « Souvent inabordable pour une personne seule, le maintien à domicile peut se révéler une manne d’économies pour la dépense publique. Si la prise de conscience collective naissante s’accompagne d’une mutualisation des moyens publics (santé, logement, cohésion sociale), l’économie réalisable pour la dépense publique apparaîtra clairement. En effet, bien que majoritairement propriétaires, les personnes âgées n’ont pas pour autant les moyens d’assumer cette dépense, ou son reste à payer, aides publiques déduites. »

De l’utilité des serious games

Les serious games peuvent entrer dans le cadre du maintien de l’autonomie à domicile. Des projets comme AZ@GAMEproposent par exemple des serious games de santé et d’autonomie sur le lieu de vie. En proposant aux joueurs des activités cognitives et physiques, ils permettent aux professionnels de santé de suivre les personnes à leur domicile tout en apportant une dimension ludique aux exercices.

D’autres outils sont en cours de développement ou déjà sur le marche pour permettre de bien vieillir chez soi grâce aux technologies. Ces innovation sont consultables dans l’infographie ci-dessous.

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Logements abordables et diversifiés Comment produire une offre ?

Bimby - Logements - Scot

Production de logements abordables dans le Val-d’Oise

Dans le contexte francilien de crise du logement, l’accélération du rythme de construction devient impérative. Il est essentiel, pour atteindre cet objectif, de renforcer l’adéquation entre d’une part, la demande et les capacités financières des futurs acquéreurs, et d’autre part l’offre de logement en accession, locatif libre ou intermédiaire.

Centrée sur une intervention de Laurent Escobar (Adéquation), expert en stratégies immobilières, la manifestation du vendredi 17 octobre 2014  dans le salon d’honneur de la préfecture a été l’occasion d’entendre des témoignages et des retours d’expériences d’élus et d’acteurs immobiliers du Val-d’Oise.

Une étude du bureau d’étude Adequation (octobre 2014) commandité par la DDT 95 et l’EPF Val d’Oise propose une démonstration brillante sur les filières de construction à mobiliser pour produire des logements abordables.
Si la preuve restait encore à faire, la voici expliquée ici noir sur blanc et chiffres à l’appui : la maison individuelle est bien la forme de logement familial la plus économique.

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Le BIMBY fait son chemin en Midi-Pyrénées.

« Construire 3 000 logements par an dans la métropole toulousaine, c’est possible !  » Interview de Benoît Lanusse

Benoît Lanusse
Benoît Lanusse
Les professionnels de l’urbanisme de Midi-Pyrénées soutiennent la démarche Bimby (build in my backyard) : un outil de densification douce qui permettrait selon eux de construire plusieurs milliers de logements par an dans des zones pavillonnaires. Des projets sont lancés dans quatre communes de l’aire urbaine. Benoît Lanusse est urbaniste, en charge du projet Bimby à l’APUMP (association des professionnels de l’urbanisme de Midi-Pyrénées). Interview.

Les professionnels de l’urbanisme de Midi-Pyrénées soutiennent la démarche Bimby (build in my backyard) : un outil de densification douce qui permettrait selon eux de construire plusieurs milliers de logements par an dans des zones pavillonnaires. Des projets sont lancés dans quatre communes de l’aire urbaine. Benoît Lanusse est urbaniste, en charge du projet Bimby à l’APUMP (association des professionnels de l’urbanisme de Midi-Pyrénées). Interview.

Les urbanistes de Midi-Pyrénées soutiennent la démarche Bimby, de quoi s’agit-il ?

Le Bimby est un nouveau mode de développement urbain qui vise à densifier des zones pavillonnaires soit en divisant des parcelles déjà construites pour les vendre à un particulier, soit en construisant un second logement sur une même parcelle, après modification du PLU. C’est un moyen de produire du logement sans étalement urbain à l’initiative des habitants et en concertation avec la collectivité, sans spéculation. Cette démarche avait été sélectionnée dès 2009 par l’Agence Nationale de la Recherche dans le cadre de son appel à projet ville durable. Sur l’ensemble du territoire, une vingtaine d’expérimentations sont en cours, menées par des communes, mais nous avons fait le choix en Midi-Pyrénées de créer une dynamique régionale. Au sein de l’APUMP (association des professionnels de l’urbanisme de Midi-Pyrénées), nous informons et proposons des formations à l’attention des architectes, urbanistes, élus…

Quel serait le potentiel de Bimby, pour construire de nouveaux logements en Midi-Pyrénées ?
Il est important ! En effet si l’on prend 50 logements individuels existants et que l’on crée chaque année 1 logement pour 50 maisons existantes, en se basant sur le nombre de maisons individuelles existantes, on pourrait construire 3 000 logements par an sur les 37 communes de Toulouse Métropole, soit la moitié des logements à construire. Sur l’aire urbaine, ce chiffre passe à 5 000 nouveaux logements par an grâce au Bimby et à 10 000 dans toute la région Midi-Pyrénées. C’est pourquoi nous portons ce projet au sein de l’APUMP, c’est un moyen de faire de l’urbanisme de manière un peu fine, et en totale concertation avec les habitants.
Cela modifie aussi totalement les méthodes traditionnelles et remet notamment en cause l’idée que quelques uns puissent décider de l’urbanisme d’une commune.

Quelles sont les communes engagées dans le Bimby dans l’agglomération toulousaine ?
Il y en a quatre à ce jour et la commune la plus avancée est Vigoulet-Auzil dans le territoire du Sicoval, avec 80 familles intéressées par le dispositif. Le PLU devrait être modifié avec le Sicoval. Les autres communes moins avancées, mais néanmoins déjà engagées dans cette démarche sont Cazères, Bouloc, et Verdun-sur-Garonne.

Propos recueillis par Béatrice Girard

Scot et Bimby : Quels points communs ? Quelles articulations ?

Bimby - Logements - Scot
Il vient de sortir

Le document « SCOT et Bimby: Quels points communs ? Quelles articulations ? » a été réalisé par des membres du réseau BIMBY+ et des techniciens volontaires de la FédéSCoT. Il présente de façon générale la démarche Bimby et propose des manières d’en intégrer les possibilités lors de l’élaboration d’un SCOT.

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