La lutte contre l’étalement urbain remise en cause

La lutte contre l’étalement urbain remise en cause

Selon une étude du SNAL et de l’UMF, l’expansion urbaine est une des solutions à envisager pour résoudre la crise du logement.

Selon une étude du SNAL et de l’UMF, l’expansion urbaine est une des solutions à envisager pour résoudre la crise du logement. BAZIZ CHIBANE SIPA

A l’heure où le foncier est rare et cher, le Syndicat national des aménageurs lotisseurs (Snal) et l’Union des maisons françaises (UMF) récusent la notion de « lutte contre l’étalement urbain » mise en avant dans les politiques d’urbanisme, jugeant qu’elle conduit à produire des logements à un coût de plus en plus élevé. De 2000 à 2006, la population a crû en France métropolitaine de 4,4 % au regard d’une progression de 1,7 % des surfaces urbanisées, ce qui signifie que l’étalement urbain, tel que défini par l’Agence européenne de l’environnement, a régressé, font valoir le Snal et l’UMF, en dévoilant une étude confiée au consultant urbain Olivier Piron. Par ailleurs, l’expansion urbaine « a permis de loger depuis 50 ans une population accrue dans de meilleures conditions de confort », poursuivent ces organisations, jugeant qu’elle n’est « pas un problème, mais une solution ».

Selon une analyse européenne menée en 2003 sur 94 agglomérations, citée par l’étude, le seuil de densité de 4.000 habitants/km², qui correspond à 100 logements/hectare, est celui vers lequel tendent les communes qui se densifient en régions et les villes nouvelles. Car les habitants « ont des exigences croissantes en matière de confort au sens large, logement et modes de vie (espaces verts, écoles…) ». Or, dans les villes denses, « le terrain nu est bien sûr assez rare, et donc cher », et le coût technique de la construction est sensiblement plus élevé – celui des parkings souterrains, peut même annihiler « la possibilité d’amortir des dépenses de construction sur plus de mètres carrés à commercialiser ».

« Dans ces conditions, vouloir répondre à la demande de logement par une densification des secteurs déjà denses – le cas de la majorité des grandes villes françaises -, ne peut conduire qu’à une impasse, comme on le voit depuis 20 ans en Ile-de-France, avec un rythme de construction bien inférieur à celui du reste du pays », estime l’étude commandée par le Snal et l’UMF. La production actuelle de logements neufs est évaluée entre 30.000 et 35.000 logements par an selon les années, alors que les objectifs du Grand Paris misent sur 70.000 logements neufs par an. La volonté de recourir prioritairement à la densification « conduit logiquement à un accroissement du mal-logement, et bien sûr d’abord pour les plus pauvres ».

Thierry DELPLANQUE

Responsable de la communication à la SCP BLEARD LECOCQ