Archive dans 16 janvier 2015

BIMBY : Terres et eau en débat

Bimby - Logements - Scot

À Kervignac, commune Morbihannaise de 6 000 habitants, 60 logements en BIMBY ont été programmés dans le PLU, sur les 291 constructions de logements neufs que prévoit la commune.

Voici donc une commune qui chiffre ses objectifs de construction en BIMBY…

Le dernier conseil s’est réuni lundi. Emmanuel Gicquel, président du SIAEP Hennebont-Port-Louis, en a présenté le rapport : 8.600 abonnés, dont 1.883 à Merlevenez ; 336 km de réseau, dont 47 à Merlevenez ; 798.000 m³ consommés (102.000 à Merlevenez), soit une baisse de 1,5 %, imputable sans doute aux campagnes d’économies d’eau. La facture moyenne d’une famille s’élève à 2,53 € le m³ en 2013, 2,55 € en 2014, dont 28 % vont au syndic, 54 % à la Saur, 6 % TVA, 12 % redevance. Les maires de la CCBBO ayant validé le transfert de la distribution d’eau à Eau du Morbihan et la dissolution du SIAEP au 1er janvier, Philippe Serrec et Claude Le Goff siègeront pour Merlevenez au collège « Blavet océan » d’Eau du Morbihan, et Emmanuel Gicquel quittera son poste de délégué de Merlevenez. Projet de station d’épuration. Le projet de nouvelle station d’épuration est remis en cause, car celle de Sainte-Hélène doit également être revue. Par ailleurs, la mutualisation de station sur plusieurs communes est fortement encouragée. Urbanisme. Le Plu (Plan local d’urbanisme) est passé au crible de la loi Alur. La commune anticipe un taux de croissance de 2,1 % (294 logements en plus en dix ans). Le conseil ne propose pas de Stecal (hameau non linéaire, dense, avec des commerces de proximité et des éléments fédérateurs qui deviendraient constructibles sur ses dents creuses), les hameaux ne correspondant pas aux critères mais Kervenant passerait en zone U (dix logements possibles). 60 logements sont également envisagés à Kerguelenn, 90 à Manelzan, soit un total de 291 logements, dont les 70 logements dans les dents creuses du bourg, les 34 constructions éparpillées dans la commune, classées bâtiments étoilés (possibilité d’être rénovés en habitation), et les 60 logements dans les terrains résidentiels via l’approche Bimby (Buy in my Backyard). Le prix au mètre carré des terrains du lotissement La Fontaine Maria a été fixé à 140 €. 9.444 m² sont vendus en 30 lots. Il est possible de réserver des lots à la mairie. Divers. Suite à la réunion de concertation avec les riverains et malgré l’avis de M. Formal, responsable départemental des routes, un stop sera installé sur la traverse du village de Kerplévert. Par ailleurs, un arrêté municipal permettra de passer la zone en agglomération et d’installer des chicanes aux trois endroits identifiés par les riverains, si le stop ne suffit pas.

La démocratie locale fonctionne ! Si on en croit Vandoncourt

 

La démocratie locale fonctionne ! Si on en croit Vandoncourt

 

Dans le monde des alternatives il y en a qui font des envieux, notamment le village de Vandoncourt dans le Doubs pionnier de la démocratie directe locale et ce depuis 1971 ! Les 800 habitants n’ont pas attendu les tumultes de la politique actuelle pour prendre les choses en mains. A l’époque, Jean-Pierre Maillard-Salin retraité de l’éducation nationale accompagné d’une bande de jeunes avaient présenté une liste aux élections électoral avec comme slogan : Démocratie, contrôle populaire et autogestion.Une idée simple, un choix collectifLa liste fraichement élue va mettre en place la démocratie directe et locale avec l’instauration de 8 commissions extra-municipales permettant d’enrichir le débat et de dégager des décisions communes, prises par consensus lors du conseil municipal. Comme dans n’importe quelle commune, celui-ci est ouvert aux habitants, sauf qu’ici, ils ont désormais le droit de prendre la parole, chacun a son mot à dire et son avis compte autant que celui d’un élu. De plus, chaque conseiller municipal se voit attribuer une rue afin de faire remonter les attentes du terrain.

Le débat est ainsi encouragé et le conseil municipal est tenu de suivre l’avis des habitants. En cas de désaccord, des référendums peuvent être organisés comme ce fut le cas pour l’implantation d’une épicerie.

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Un modèle à généraliser ?

Nombre de citoyens en France envieraient une telle transparence. La commission extra municipale préposée au budget, par exemple, affiche dans la salle du Conseil municipal tous les postes de dépenses de la commune : cela fait l’objet de multiples discussions, notamment autour de la problématique : faut-il reporter certains travaux ou bien augmenter les impôts ? «Dès fois, quand le financement ne permet pas de réaliser un projet, on le diffère d’un an ; d’autres fois la population est sollicitée pour mettre la main à la pâte.» nous apprend Reporterre.

Socialibisation, un aspect de la démocratie locale

Mais cette autogestion ne permet pas seulement à la démocratie directe locale d’exister, elle est un véritable tisseur de liens sociaux. Le quotidien est en effet rythmé par les initiatives organisées par les vingt-huit associations que compte la commune.

Ainsi, plus de deux cents bénévoles participent chaque année à l’organisation de la Fête des saveurs, tandis que des chantiers participatifs ont débouché sur la restauration du temple du village, la réfection de la salle polyvalente ou la création d’un centre de vacances géré par les parents. Cela permet à la municipalité de faire de substantielles économies, et d’améliorer le cadre de vie des habitants.

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Qu’en reste-t-il au bout de 40 ans ?

Malgré une baisse de la présence des citoyens dans les commissions, celle-ci s’expliquant par une confiance à l’égard de l’équipe municipale, nul doute que la démocratie directe est une réussite dans cette commune. Néanmoins celle-ci reste confinée à une certaine échelle et n’est pas forcément applicable partout. Cependant, l’expérience prouve que des alternatives sont possibles et viables. Reste à prendre  les choses en main pour les mettre en application là où nous vivons.


Source : Reporterre / Populaction.com / Images : audincourt-disonjumelage

Le pouvoir de l’intelligence collective

Le pouvoir de l'intelligence collective

Le pouvoir de l’intelligence collective

Ce documentaire est le bilan de quatre années d’expérimentation d’un nouveau modèle de gouvernance participative, la sociocratie, organisé en coopérative de solidarité. Réalisé dans le cadre du projet du laboratoire rural «Mon rêve, mon village» à la Coop situé à Très-Saint-Rédempteur, le documentaire vise à transmettre les connaissances et expériences acquises tout au long du projet.
Produit et réalisé par Csur la télé © 2014

La micro-ferme, modèle agricole pour le 21ème siècle ?

La micro-ferme, modèle agricole pour le 21ème siècle ?

La micro-ferme, modèle agricole pour le 21ème siècle ?

Dernièrement, nous évoquions une tendance durable pour produire soi-même son propre jardin : le micro-jardin. Aujourd’hui, c’est un autre modèle que nous vous présentons : la micro-ferme. Zoom sur les avantages d’un tel procédé.

Micro-ferme : une ferme de moins d’un hectare

La micro-ferme, comme on le devine aisément à son appellation, est une ferme de petite surface. Généralement, moins d’un hectare. Il s’agit d’un agrosystème à la fois naturel et très productif, qui fonctionne avec un recours minimal aux énergies fossiles.

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Les cultures maraîchères y sont réalisées à la main, ce qui permet une densification de la production.

picto-etoile-paragraphe La micro-ferme, modèle agricole pour le 21ème siècle ?Des études menées notamment à la ferme biologique du Bec Hellouin démontrent que1000m2 cultivés en maraichage diversifié permettent de créer une activité de plein temps économiquement viable.

Micro-ferme : quid de la rentabilité ?

Les résultats confirment ce que le pionnier américain de la culture sur buttes, John Jeavons, annonçait dans les années 70 : il est possible de produire autant de légumes à l’heure en travaillant à la main, qu’avec un tracteur !

RentabilitéAttention cependant, chaque jardin dépend de son environnement naturel et social, ainsi que des aspirations et ressources du jardinier.

La création d’une micro-ferme est plutôt aisée mais il ne faut pas sous-estimer les compétences nécessaires à mettre en oeuvre pour la concevoir et la gérer. Elles sontparfois plus complexes que dans une approche mécanisée. Cependant, la micro-ferme a bien des avantages.

Micro-ferme : elle a plus d’un tour sans sa manche

La micro-ferme présente de nombreux avantages :

  • les charges sont bien moins importantes sur une surface réduite. La mécanisation est plus anecdotique, les accessoires sont plus petits (serres, etc.) donc moins chers etc.
  • sa taille permet à l’agriculteur d’être plus minutieux, plus précis et de mieux soigner sa terre et ses plantes.

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  • il est plus facile de trouver des petites parcelles dans un contexte d’urbanisation galopante. Les collectivités territoriales, les propriétaires fonciers pourront plus facilement mettre à disposition de telles surfaces. Le modèle est donc plus aisément reproductible.
  • le travail de l’agriculteur est plus agréable quand son environnement est à taille humaine.

Partons donc à la découverte de ceux qui profitent des vertus de la micro-ferme.

Zoom sur la ferme du Bec Hellouin

La Ferme du Bec Hellouin, en Haute-Normandie, a un objectif : prouver que des micro-fermes en permaculture, sans intrants ni pétrole, peuvent garantir une production locale et durable de produits bio de qualité.

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L’histoire commence en 2003 par la création d’un potager bio, conçu au départ pour nourrir la famille avec des aliments sains. Puis, Perrine et Charles Hervé-Gruyer accèdent au statut d’agriculteurs bio, sans bagage agricole ni formation. Charles souligne « nous avions un tel niveau d’inexpérience qu’il n’y a pas une erreur que nous n’ayons faite ».

La ferme du Bec Hellouin : composer avec quelques difficultés

L’aventure s’est avérée être un véritable parcours du combattant. Au Bec, le sol est médiocre : une couche de terre arable d’à peine une vingtaine de centimètres recouvre un lit de silex et de graviers.

Mais nul découragement : Perrine et Charles plantent des arbres, creusent des mares, sculptent la terre, s’entourent d’animaux (ânes, poneys, poules, moutons de l’île d’Ouessant).

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Puis fin 2008, le couple découvre la permaculture. Une vraie révélation.

fleche-La micro-ferme, modèle agricole pour le 21ème siècle ?A partir de ce moment là, Perrine et Charles s’efforcent d’adapter à leur ferme ces principes créés par Bill Mollison et David Holmgren. Ils s’inspirent des écosystèmes naturels pour concevoir des installations humaines, harmonieuses et durables, économes en énergie et en travail.

La ferme du Bec Hellouin : des résultats probants grâce à la permaculture

Le couple élabore sa propre méthode de maraîchage associant principes de permaculture, technologies modernes de l’agriculture biologique et savoir-faire des anciens.

Et à la ferme du Bec Hellouin, les rendements ne tardent pas à augmenter dépassant ceux des fermiers bio travaillant sur de plus grandes surfaces en agriculture mécanisée.

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Le secret, le couple le livre ainsi « choisissez toujours la plus petite parcelle de terre possible, mais cultivez-la exceptionnellement bien ».

picto-etoile-paragraphe La micro-ferme, modèle agricole pour le 21ème siècle ?Pour enrichir les sols, le couple mise sur un apport massif de fumier décomposé et decompost. Il teste également des solutions innovantes comme le biochar, un charbon de bois microporeux incorporé au sol, associé à des micro-organismes efficaces.

Le soleil est la source d’énergie presque exclusive de la ferme qui n’a plus recours ni auxénergies fossiles ni à aucun intrant biologique extérieur.

Au total, plus de 800 variétés sont cultivées au Bec Hellouin : légumes, fruits, plantes aromatiques et médicinales.

Cette diversification des cultures apporte une sécurité économique plus grande, renforcée par une commercialisation de la production en vente directe, auprès d’AMAP et de restaurants gastronomiques qui assurent au couple un revenu régulier et stable.

La ferme du Bec Hellouin : sous les feux des projecteurs de la recherche

Depuis 2014, des agronomes français et étrangers sont venus visiter Bec Hellouin. Parmi eux, des chercheurs de l’INRA et d’AgroParis Tech qui souhaitent valider scientifiquement l’expérience et tenter de la modéliser.

En résulte un projet de recherche baptisé « Maraîchage biologique en permaculture et performance économique ». Démarrée fin 2011, l’étude devrait prendre fin cette année.

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fleche-La micro-ferme, modèle agricole pour le 21ème siècle ?Les hypothèses à valider ? Est-ce possible de créer une activité à plein temps en cultivant 1000m2en maraîchage bio permaculturel ? Peut-on prouver, à l’encontre de la pensée dominante, que cultiver à la main, sans intrant ni énergie fossile, une petite surface permet de mieux tirer son épingle du jeu qu’à la tête d’une grosse exploitation mécanisée ?

Plus d’infos sur cette micro-ferme : www.fermedubec.com

Ce type de micro ferme qui crée de l’humus au lieu de le détruire, stocke du carbone, enrichit la biodiversité tout en embellissant les paysages pourrait donc favoriser l’essor de l’agriculture urbaine et péri-urbaine. Alors, êtes-vous convaincus par le modèle de la micro-ferme ?

A noter que les premiers résultats de l’étude ont été encourageants. Au cours de l’année 2012-2013 marquée par des conditions climatiques défavorables, les 1000m2 cultivés ont permis de dégager un revenu de 32 000 euros pour une charge de travail de 1400 heurespour une personne.