Le BIMBY fait son chemin en Midi-Pyrénées.

« Construire 3 000 logements par an dans la métropole toulousaine, c’est possible !  » Interview de Benoît Lanusse

Benoît Lanusse
Benoît Lanusse
Les professionnels de l’urbanisme de Midi-Pyrénées soutiennent la démarche Bimby (build in my backyard) : un outil de densification douce qui permettrait selon eux de construire plusieurs milliers de logements par an dans des zones pavillonnaires. Des projets sont lancés dans quatre communes de l’aire urbaine. Benoît Lanusse est urbaniste, en charge du projet Bimby à l’APUMP (association des professionnels de l’urbanisme de Midi-Pyrénées). Interview.

Les professionnels de l’urbanisme de Midi-Pyrénées soutiennent la démarche Bimby (build in my backyard) : un outil de densification douce qui permettrait selon eux de construire plusieurs milliers de logements par an dans des zones pavillonnaires. Des projets sont lancés dans quatre communes de l’aire urbaine. Benoît Lanusse est urbaniste, en charge du projet Bimby à l’APUMP (association des professionnels de l’urbanisme de Midi-Pyrénées). Interview.

Les urbanistes de Midi-Pyrénées soutiennent la démarche Bimby, de quoi s’agit-il ?

Le Bimby est un nouveau mode de développement urbain qui vise à densifier des zones pavillonnaires soit en divisant des parcelles déjà construites pour les vendre à un particulier, soit en construisant un second logement sur une même parcelle, après modification du PLU. C’est un moyen de produire du logement sans étalement urbain à l’initiative des habitants et en concertation avec la collectivité, sans spéculation. Cette démarche avait été sélectionnée dès 2009 par l’Agence Nationale de la Recherche dans le cadre de son appel à projet ville durable. Sur l’ensemble du territoire, une vingtaine d’expérimentations sont en cours, menées par des communes, mais nous avons fait le choix en Midi-Pyrénées de créer une dynamique régionale. Au sein de l’APUMP (association des professionnels de l’urbanisme de Midi-Pyrénées), nous informons et proposons des formations à l’attention des architectes, urbanistes, élus…

Quel serait le potentiel de Bimby, pour construire de nouveaux logements en Midi-Pyrénées ?
Il est important ! En effet si l’on prend 50 logements individuels existants et que l’on crée chaque année 1 logement pour 50 maisons existantes, en se basant sur le nombre de maisons individuelles existantes, on pourrait construire 3 000 logements par an sur les 37 communes de Toulouse Métropole, soit la moitié des logements à construire. Sur l’aire urbaine, ce chiffre passe à 5 000 nouveaux logements par an grâce au Bimby et à 10 000 dans toute la région Midi-Pyrénées. C’est pourquoi nous portons ce projet au sein de l’APUMP, c’est un moyen de faire de l’urbanisme de manière un peu fine, et en totale concertation avec les habitants.
Cela modifie aussi totalement les méthodes traditionnelles et remet notamment en cause l’idée que quelques uns puissent décider de l’urbanisme d’une commune.

Quelles sont les communes engagées dans le Bimby dans l’agglomération toulousaine ?
Il y en a quatre à ce jour et la commune la plus avancée est Vigoulet-Auzil dans le territoire du Sicoval, avec 80 familles intéressées par le dispositif. Le PLU devrait être modifié avec le Sicoval. Les autres communes moins avancées, mais néanmoins déjà engagées dans cette démarche sont Cazères, Bouloc, et Verdun-sur-Garonne.

Propos recueillis par Béatrice Girard

Scot et Bimby : Quels points communs ? Quelles articulations ?

Bimby - Logements - Scot
Il vient de sortir

Le document « SCOT et Bimby: Quels points communs ? Quelles articulations ? » a été réalisé par des membres du réseau BIMBY+ et des techniciens volontaires de la FédéSCoT. Il présente de façon générale la démarche Bimby et propose des manières d’en intégrer les possibilités lors de l’élaboration d’un SCOT.

[gview file= »http://www.fedescot.org/images/pdf/SCOT-et-BIMBY.pdf » save= »1″]

La lutte contre l’étalement urbain remise en cause

Selon une étude du SNAL et de l’UMF, l’expansion urbaine est une des solutions à envisager pour résoudre la crise du logement.

Selon une étude du SNAL et de l’UMF, l’expansion urbaine est une des solutions à envisager pour résoudre la crise du logement. BAZIZ CHIBANE SIPA

A l’heure où le foncier est rare et cher, le Syndicat national des aménageurs lotisseurs (Snal) et l’Union des maisons françaises (UMF) récusent la notion de « lutte contre l’étalement urbain » mise en avant dans les politiques d’urbanisme, jugeant qu’elle conduit à produire des logements à un coût de plus en plus élevé. De 2000 à 2006, la population a crû en France métropolitaine de 4,4 % au regard d’une progression de 1,7 % des surfaces urbanisées, ce qui signifie que l’étalement urbain, tel que défini par l’Agence européenne de l’environnement, a régressé, font valoir le Snal et l’UMF, en dévoilant une étude confiée au consultant urbain Olivier Piron. Par ailleurs, l’expansion urbaine « a permis de loger depuis 50 ans une population accrue dans de meilleures conditions de confort », poursuivent ces organisations, jugeant qu’elle n’est « pas un problème, mais une solution ».

Selon une analyse européenne menée en 2003 sur 94 agglomérations, citée par l’étude, le seuil de densité de 4.000 habitants/km², qui correspond à 100 logements/hectare, est celui vers lequel tendent les communes qui se densifient en régions et les villes nouvelles. Car les habitants « ont des exigences croissantes en matière de confort au sens large, logement et modes de vie (espaces verts, écoles…) ». Or, dans les villes denses, « le terrain nu est bien sûr assez rare, et donc cher », et le coût technique de la construction est sensiblement plus élevé – celui des parkings souterrains, peut même annihiler « la possibilité d’amortir des dépenses de construction sur plus de mètres carrés à commercialiser ».

« Dans ces conditions, vouloir répondre à la demande de logement par une densification des secteurs déjà denses – le cas de la majorité des grandes villes françaises -, ne peut conduire qu’à une impasse, comme on le voit depuis 20 ans en Ile-de-France, avec un rythme de construction bien inférieur à celui du reste du pays », estime l’étude commandée par le Snal et l’UMF. La production actuelle de logements neufs est évaluée entre 30.000 et 35.000 logements par an selon les années, alors que les objectifs du Grand Paris misent sur 70.000 logements neufs par an. La volonté de recourir prioritairement à la densification « conduit logiquement à un accroissement du mal-logement, et bien sûr d’abord pour les plus pauvres ».

Taxe foncière et terrain à bâtir

Vous avez reçu votre taxe foncière et son montant a explosé ! Il est possible de contester ce montant.

En effet, vous êtes de plus en plus nombreux à devoir détacher du terrain à bâtir de votre propriété bâtie, soit pour des besoins financiers, soit pour limiter les frais d’entretien d’une surface d’agrément devenue sur-dimensionnée, pour y construire un logement plus adapté à vos besoins, …. (cf processus BIMBY et nos conseils pour des divisions « intelligentes »). Lire la suite

Proudly powered by WordPress | Theme: SpicePress by SpiceThemes