Auto-création de foncier

Auto-création de foncier

creation de foncierCet article est la suite de « Diversité des motivations »

Des motifs secondaires de division renvoient à des situations moins ordinaires : l’arrêt d’activité (agricole surtout) qui rend inutile un grand terrain ; le départ vers un autre lieu de résidence pour raisons professionnelles ou de retraite, qui incite le propriétaire à valoriser son bien foncier en le divisant ; et parmi les plus originaux, ce ménage souffrant d’isolement sur une grande parcelle, qui la divise pour « avoir des voisins », soit « une belle maison à côté, mieux que la vue sur le lotissement en tout cas ». Méritent aussi d’être signalées des densifications sans division ni construction, mais par transformation du bâti préexistant : une famille nombreuse agrandit sa maison pour l’aîné, un ménage réaménagé un atelier ou un garage en logement locatif pour bénéficier d’un complément de revenu dans une période de chômage prolongée, etc.

Et bien sûr, comme la pression foncière augmente l’intérêt financier à diviser, elle active certaines divisions qui seraient sans doute intervenues plus tard, avec un autre changement de situation de vie. Ce facteur renforce donc la majorité des motifs, à divers degrés selon la pression foncière.

La demande, ensuite, a déjà été abordée. Elle émane surtout de ménages qui cherchent à se loger en maison individuelle dans des secteurs « proches » d’un centre-ville, ou d’un pôle urbain (selon l’échelle urbaine considérée). Orientés par les opportunités dégagées par les propriétaires-initiateurs, ils sont de nouveaux arrivants dans d’anciens quartiers. Or les terrains issus de division sont de surfaces relativement petites, au-delà d’une grande variabilité (selon la situation urbaine, la taille initiale de la parcelle, le but visé), allant de 1 000 à 100 m² environ. Ces ménages acceptent donc une certaine proximité du bâti et des voisins, au lieu de privilégier les attributs périurbains censés garantir la tranquillité : un grand pavillon, et surtout implanté au milieu d’un « grand » terrain (autour de 1000 m² et bien au-delà).

Puisque pour certains motifs de division (départ, succession ou divorce), les maisons initiales sont libérées, une part de ces ménages s’y installe, souvent ceux aux budgets les moins élevés, et parfois en location à un particulier qui a investi. Si ces maisons côtoient les nouvelles créées sur les terrains issus des divisions, cette clientèle ne relève que de filières immobilières classiques et ne construit pas. Tout comme les étudiants ou jeunes actifs qui se logent dans les logements construits dans les jardins. A l’opposé, les parents et enfants qui se logent sur leurs terrains respectifs, ou les divorcés, personnes âgées et autres ménages bâtisseurs qui se relogent dans leur jardin, restent dans un cadre strictement familial.

Marc