BIMBY-Maisons de retraite : « Respecter ses anciens, c’est …… »

BIMBY-Maisons de retraite : « Respecter ses anciens, c’est …… »

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BIMBY

AnaAnaelle Selle S.

Chargée de projet et de recherche chez Villes Vivantes

« La meilleure solution c’est de partager un logement avec eux. » assène l’une des personnes interrogées. Reste à savoir qui aujourd’hui se porterait candidat à la cohabitation intergénérationnelle… Le décalage dans les rythmes et les modes de vie décourage souvent les ménages d’envisager une telle solution.

Dans ce cas, comment bien vieillir chez soi ? La maison familiale où les enfants ont grandi devient source de dangers et d’inconvénients pour la personne vieillissante : marches à monter et descendre, sols glissants, grand jardin à entretenir…

Et si les personnes âgées pouvaient reconstruire sur leur propre parcelle ou sur celle d’un proche un logement adapté à leur mode de vie ?

Maisons de retraite: «J’arrivais à 13h et ma mère n’était pas encore lavée» Crédits photo: Photographer: Gilles LOUGASSI/gilles lougassi - Fotolia

 

VOS RÉACTIONS – Les établissements pour personnes âgées sont dans une situation alarmante et les pensionnaires en font les frais. Plusieurs de nos internautes ont vécu ces difficultés. Ils racontent.

La maison de retraite est-elle encore une option? Le vieillissement de la population rend la question d’autant plus importante. Les directeurs des maisons de retraite tirent ce lundi la sonnette d’alarme: sous-effectifs, manque d’aide de la part de l’État… Ils accusent les pouvoirs publics de contribuer à une forme de «maltraitance sociale». Les internautes du Figaro débattent sur le choix difficile de placer un proche dans une maison de retraite.

Emilie raconte le cas de sa mère: «Souvent, on ne venait pas la chercher pour aller manger. Elle dormait dans son fauteuil toute la nuit, et quand j’arrivais à 13 heures, elle n’était pas encore lavée.» Rachel liste des événements qui, dit-elle, l’ont choquée: «Faire manger un groupe de personnes atteintes d’Alzheimer dans le couloir pour qu’ils ne soient pas un poids pour les autres, faire marcher une personne avec un coccyx cassé…» Beaucoup d’internautes rapportent des exemples de négligences ou de brutalisations, qu’ils expliquent par un sous-effectif du personnel soignant. C’est le cas de Franck, dont la femme est aide-soignante et qui confirme qu’elle et ses collègues sont «3 en journée pour 27 résidents».

Les directeurs de maisons de retraite réclament en urgence 100.000 créations de postes et une aide de 3,5 milliards d’euros. Marie-Adèle travaille dans une maison de retraite où le personnel «soigne les pensionnaires avec le peu de moyens à leur disposition». Selon elle, cela n’empêche pas que «les personnes âgées soient très bien traitées». Aline, aide-soignante également, se dit «d’accord que la profession manque de personnel, mais ce n’est pas pour autant qu’ils ne font pas du bon boulot». D’ailleurs, Christina fait remarquer que «le personnel de maison de retraite subit aussi les coups des pensionnaires».

«Respecter ses anciens, c’est ne pas les y mettre»

Le prix de ces établissements est «exorbitant», s’indigne de son côté Luce, qui ajoute que «cela va devenir très difficile» d’y placer un proche ne serait-ce que pour des raisons financières. Ginette estime que «si l’on paye beaucoup d’argent, cela risque d’être bien… Mais sinon, c’est une loterie.» Pour Ressac, «ces établissements aspirent davantage aux pensions des retraités qu’au bien-être de ceux-ci».

«Respecter ses anciens, c’est ne pas les y mettre», tranche Lucien. Christophe l’assure: «La meilleure solution c’est de partager un logement avec eux.» De son côté, Annick compare la situation à l’«Afrique Noire, où les anciens sont sacrés, valides ou non, et où tout le village s’occupe d’eux et les nourrit».

Certains internautes, enfin, en appellent au principe de réalité. Marie en est consciente, «parfois, selon la pathologie, c’est impossible de les maintenir à domicile». Faute de solution, Isabelle«placerait un proche en maison de retraite, mais opérerait un tri sélectif avant». Et Stéphanie s’emporte: «C’est facile de dire “On ne fera pas ça à nos parents!” Comment faire quand votre mère commence à oublier d’éteindre le gaz?»

 

 

Thierry DELPLANQUE

Responsable de la communication à la SCP BLEARD LECOCQ